Ils nous ont quittés

Georges Dillinger

 

Georges Dillinger est mort discrètement au mois d'août dernier, sans que sa mémoire soit saluée comme il aurait mérité qu'elle le fût. Nous l'avons très bien connu, en raison des ouvrages qu'il a rédigés et de sa présence à plusieurs de nos Journées Chouannes. Il fut également rédacteur de quatre contributions dans nos Cahiers de Chiré et nous reproduisons, un extrait de la notice qui lui avait été consacrée dans l'un d'eux (le n° 10, paru en 1995).

Il était né le 5 avril 1929, à Alger, sous le patronyme de Georges Busson, issu d'une famille dont une partie s'était installée dans le pays dès la fin des années 1840. Élevé dans un « milieu modeste », il a vécu dans des quartiers défavorisés de la capitale de notre département d'Afrique du Nord. Au terme de ses études, il est entré – pour devenir officier de réserve – à l'école d'infanterie de Cherchell, en 1953. Puis il a été appelé en 1955-1956, dans la zone opérationnelle de Grande Kabylie. Il poursuivit ensuite sa carrière universitaire à Alger – jusqu'en 1962 – puis en France métropolitaine. Outre la connaissance du pays que pouvaient lui apporter son ascendance et son enracinement dans la société algéroise, il a eu la chance, grâce à ses activités de recherches sur le terrain, de connaître ce vaste pays en profondeur. Cette approche diffère de celle de tant d'écrivains qui, trop souvent, n'ont connu de l'Algérie que quelques milieux urbains.

Après 1962, ses contacts avec l'Afrique du Nord n'ont pas cessé, ainsi qu'en font foi ses publications scientifiques. Et il n'a jamais pu se sentir indifférent, face aux épreuves les plus terribles qui affectaient l'Algérie et, de plus en plus, la France. Sa carrière professionnelle fut brillante. Attaché au CNRS, il exerça de hautes responsabilités dans les plus grandes institutions scientifiques et géologiques, membre de plusieurs sociétés savantes nationales et internationales, honoré de hautes distinctions (Médaille d'argent du CNRS, chevalier et officier des Palmes académiques, etc.) et ce malgré un grave accident qui l'amoindrit physiquement : en 1976, un décollement de la rétine le rendit aveugle. Malgré cette affection importante, il poursuivit ses activités scientifiques jusqu'en 1993.

Dès lors il se consacra entièrement à ce qui lui tenait le plus à coeur : dévoiler, mettre à jour la vérité sur les « événements d'Algérie » trop souvent enfouis et travestis par les pouvoirs publics et les media à leur dévotion. Sous le nom de Georges Dillinger, il multiplia les cycles de conférences, les émissions sur les ondes de Radio Courtoisie, la rédaction de nombreux articles dans la presse non-conformiste et la rédaction de livres. C'est à cette époque que nous l'avons connu, en diffusant ses ouvrages et lui ouvrant à quatre reprises les pages de nos Cahiers de Chiré (outre le n° 10 mentionné plus haut) : le n° 12 en 1997 (La responsabilité des démocraties occidentales dans la flambée islamique), le n° 14 en 1999 (La résignation du « c'est comme ça », à propos de l'instrument de démoralisation utilisé par nos adversaires) et le n° 16 en 2001 (Les fondements de la « Culture pied-noir »). Il y eut également sa présence régulière à plusieurs de nos Journées de septembre auxquelles il se rendait en compagnie de son épouse et d'Élisabeth Cazenave, présidente de l'association Abd-el-Tif.

Entre 1995 et 2012, il rédigea une dizaine de livres :
L’Algérie et la France, malades l'une de l'autre (Autoédition GD, 1995).
Chronique d'une France asservie (GD, 1997).
Le Politiquement correct. D'un christianisme calciné à un individualisme déchaîné (GD, 1998).
Mai 68 ou la mauvaise graine (GD, 2000)
Français d'Algérie face au vent de l'histoire (GD, 2002).
Désacralisée, la France devient folle (Éd. Dualpha, 2006).
Le Meurtre des départements d’Algérie(Atelier Fol’fer, 2008).
Notre Algérie, du Sacré à la Révolution, 1830-1962 (Atelier Fol’fer, 2009).
Menace sur la terre. Des réalités écologiques à la perversité de l’écologisme (Atelier Fol’Fer, 2011).
L’Evolution créatrice (Ed. Dominique Martin Morin, 2011).
Le Renversement des valeurs. La subversion nihiliste (DMM, 2012).

Nous signalons qu’un ami de Georges Dillinger, Georges Clément, a rédigé un très bel hommage que l’on peut lire sur la « Toile ».

Lectures Françaises, n° 738, octobre 2018


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